Un peu de philosophie…
« Un soir, Lysias, très
excité entre chez Socrate :
• Sais-tu ce que je viens
d‘apprendre sur ton meilleur ami ?
Socrate réagit :
• Attends un instant !
Avant que tu ne me racontes, je veux te faire passer le test des trois
passoires.
Il est bon de filtrer ce
que l‘on aimerait dire. La première passoire est celle de la vérité.
• As-tu vérifié si ce que
tu veux me dire est vrai ?
• Non, je n‘ai pas vu la
chose moi-même. Je l‘ai seulement entendu dire.
• Tu ne sais donc pas si
c‘est la vérité. La deuxième passoire est celle de la bonté. Ce que tu veux
m‘apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
• Ah non, j‘ai entendu
dire que ton ami avait agi très mal.
• Donc tu veux me raconter
de mauvaises choses sur lui et tu n‘est même pas certaine qu‘elles soient
vraies. Reste la troisième passoire, celle de l‘utilité. Est-il vraiment utile
que tu m‘apprennes ce que mon ami aurait fait ?
• Non, je ne le crois pas.
Alors en conclusion,
Socrate dit :
Si ce que tu as à me
raconter n‘est ni vrai, ni bien, ni utile, pourquoi vouloir me le dire ? Je
n‘en veux rien savoir et, de ton côté, tu ferais mieux d‘oublier tout cela ».
Platon a bien fait de publier ces dialogues nés de Socrate. De nos jours, il n‘est pas sûr qu‘ils fassent recette. On n‘est plus aussi regardant ni sur l‘amitié, ni sur la fidélité, ni sur la sagesse.
Patrick Bertheau
Président de l'association